Arthur et Max
Je recommande de lire cette nouvelle après avoir terminé Major et Doc. Bonne lecture !
Scène bonus de Major et Doc.
Arthur
Je n’avais pas à me plaindre, mais un homme comme moi avait certains… besoins. Et j’en avais assez de voir Lior et son Félix si parfaits, si ivres de sexe la moitié du temps, alors que moi, je n’avais pas le droit à l’amour.
Et par amour, je voulais dire sexe.
Et par sexe, je voulais dire de la vraie baise.
Parce que, comme je l’ai dit, un homme a certains besoins.
Assister au mariage des Wilde et regarder ces deux belles âmes renouveler leur engagement envers l’autre pour la vie, c’était comme sortir d’un rêve. C’était trop beau pour être vrai de les voir célébrer plus de quarante ans de vie commune en tant que partenaires engagés et aimants.
Je passais toute la cérémonie en étant au bord d’une décharge émotionnelle inappropriée, mais je réussis à me distraire en pensant au vin incroyable que Félix m’offrirait en douce à la réception. Il ne s’était toujours pas habitué à avoir un valet et me traitait davantage comme un frère. La plupart du temps, j’encourageais ses tentatives publiques d’être mon pote, mais lorsqu’il s’agissait de vin, je ne faisais pas le fier. Mais j’acceptais tout ce qu’il jugeait bon de me donner. Le jour où Lio m’avait expliqué que nous allions à Napa pour un mariage, c’était à la partie Napa que je m’étais accroché, le cœur battant.
Au diable les histoires de mariage. Je voulais goûter aux bonnes choses.
Lorsque les Marians et les Wildes eurent trois verres de trop dans le nez – ou plutôt quatre ou cinq –, je fus moi aussi pris d’un bourdonnement silencieux mais séduisant. J’étais… habité par le désir.
C’était mieux que de dire « excité ». Je trouvais ce terme tellement inélégant.
Mais mon Dieu, en étant forcé de me retrouver dans une pièce avec des douzaines de beaux gosses gays, à quoi d’autre pouvais-je m’attendre ? C’était comme emmener James Bond à Monaco et l’empêcher d’aller au casino. Injuste et contre nature.
Dès le début, j’avais jeté mon dévolu sur un beau gosse à fossettes qui s’avérait être l’un des cousins de Félix. Je n’aurais jamais agi en fonction de mon attirance pour cet homme, bien sûr, mais je profitais de la vue tant qu’il était dans les parages.
Il était assez petit, avec des muscles fins, et je n’avais remarqué ses muscles que parce que je l’avais déjà vu en collant de jogging, avec un haut de course ajusté, dehors, sur un sentier de randonnée. De petites oreilles blanches ressortaient de ses boucles d’un noir d’encre et une partie de son tee-shirt était retroussée, révélant à moitié des fesses pulpeuses qui faisaient très… envie à mes mains.
Plus tard, le groupe de Marians et de Wildes s’était retrouvé réuni dans le hall du pavillon pour un cocktail improvisé et j’avais entendu quelqu’un l’appeler Max. J’avais été tenté d’interroger Felix à son sujet, mais j’avais finalement refoulé mon envie. Le pauvre Felix était si distrait et anxieux à l’idée de célébrer la cérémonie de ses grands-pères que je ne voulais pas lui donner une autre raison de stresser.
Et le fait de baver sur son adorable cousin n’était pas quelque chose dont Félix avait besoin alors que deux des hommes les plus importants de sa vie s’apprêtaient à renouveler leurs vœux.
Je décidai donc de demander à Sassy Wilde. Et elle m’en mit plein les oreilles.
Apparemment, le gentil Max Wilde n’avait pas de chance en amour, comme moi. En plus d’avoir été victime d’horribles brimades pendant son adolescence, il avait eu le cœur brisé par son petit ami de l’université. Depuis, du moins d’après sa cousine Sassy, il se moquait de toutes les tentatives visant à le caser.
Ce qui signifiait qu’il y avait une petite possibilité pour que je puisse avoir des relations sexuelles sans contraintes avec cet homme adorable sans qu’il veuille plonger dans quelque chose de plus profond.
Parce que j’avais plus de quarante ans et que je commençais à être un peu trop vieux et habitué à la solitude pour envisager quoi que ce soit de sérieux. De toute façon, quel genre d’homme voudrait emménager avec moi dans le palais royal ? Non. J’avais simplement besoin d’apaiser mon désir.
Et si je buvais encore un verre de vin, je serais peut-être assez stupide pour le faire avec un Wilde.
❖
Max
En voyant Arthur pour la première fois, je crus qu’il s’agissait d’une star de cinéma. Peut-être un ami de tante Jackie ou un ami célèbre des Marians. Il avait une beauté mature, avec des cheveux poivre et sel et des rides de rire sur le côté des yeux. C’est alors que je compris qui il était. Felix m’avait déjà parlé d’Arthur.
C’était le valet de chambre du roi, l’homme qui s’occupait des affaires personnelles du mari de Félix. Ce qui signifiait que cet homme vivait en Europe, dans un château, rien de moins. Je n’étais pas du tout à la hauteur.
Mais il était terriblement sexy.
Et je me sentais tellement désolé pour moi-même d’assister à un autre mariage Wilde dans lequel je n’avais absolument aucune chance d’être le marié.
— Je crois qu’il me faut un autre verre, murmurai-je à personne en particulier.
— La phase plurielle de l’ivresse de Max a commencé, s’écria Hallie, triomphante. J’adore quand Max est au pluriel.
— Je ne… De quoi on parle ?J’sais même pas ce que ça veut dire les Max au pluriel, admis-je.
— Chut, fit Hallie, passant ses doigts fins dans mes cheveux, ses ongles manucurés glissant agréablement le long de mon cuir chevelu. Les bébés ont besoin qu’on leur gratte la tête.
— Tout l’monde baise, me lamentai-je. Sauf les Max.
Hallie dit quelque chose à l’un de ses frères et, quelques instants plus tard, me tendit une bouteille d’eau.
— Bois, mon chéri.
C’est ce que je fis. Je me contentais d’obéir. Et lorsque ma bouteille fut vide, elle me tendit un autre verre de vin, mais celui-ci était étrangement clair et avait un goût d’eau
— C’quoi ça ? demandai-je, en l’examinant.
— Aqua Pinot, c’est nouveau.
— Huh.
Je l’engloutis, même s’il n’était pas aussi savoureux que les autres. Au bout d’un moment, je compris qu’on s’était joué de moi.
— Je t’en veux pour la perte de ma bonne humeur.
Hallie leva un sourcil parfaitement épilé.
— Alors j’espère que tu me reprocheras aussi ton absence de gueule de bois demain.
— Mpfh.
Cela ne fit que me rendre suffisamment sobre pour me rendre compte que tout le monde avait de la chance, sauf moi. J’ajoutais un « Wah » pour faire bonne mesure.
Alors que nous regardions les hommes jeter leurs partenaires par-dessus leurs épaules dans ce qui semblait précéder une marche de la honte, la tension sexuelle s’épaississait dans la pièce… et il n’y avait pas que la tension qui devenait épaisse… enfin…
Maintenant, je n’arrêtais pas de penser à des choses épaisses. Je voulais des choses épaisses. Je jetai un coup d’œil au bel homme en costume qui se tenait contre un mur éloigné. Arthur rayonnait d’une patience calme. Je me demandai combien de fois il avait dû rester là, à regarder une bande de gens se saouler à mort.
Des trous du cul.
Cette dernière pensée me fit pencher la tête d’avant en arrière, ouvrant un œil puis l’autre pour tenter d’apercevoir le postérieur de cet homme. Il me surprit en train de le mater.
Je poussai un gémissement et, sans le vouloir, mes pensées s’échappèrent à haute voix.
— Pour l’amour de Dieu, y a-t-il un homme gay prêt à me jeter par-dessus son épaule et à m’emmener dans son lit ?
Les yeux d’Arthur s’enflammèrent. Presque au ralenti, il se détacha du mur et s’inclina dans une révérence formelle.
— Monsieur, permettez-moi.
C’était comme dans un film. Il s’avança vers moi et me souleva, prouvant à toute la salle qu’être âgé ne signifie pas qu’on ne peut pas jouer les hommes des cavernes avec un mec.
— Eep, couinai-je lorsqu’il me lança par-dessus son épaule. Mon Dieu, est-ce que cela se produit vraiment ?
Il sentait l’argent. Pas un tas de billets sales et froissés, mais une sorte de parfum élégant et ancien que je pensais avoir été formulé spécialement pour mon cœur. Ou ma queue. Enfin, l’un ou l’autre.
— Oui, murmurai-je d’une voix étouffée dans le dos de son manteau. Oui, oh que oui.
— Ta chambre ou la mienne, ma crevette ?
Je parlais français, mais je me demandais si mon cerveau éméché ne confondait pas avec le mot cravate.
Mon cerveau tournait en boucle, épluchant les options de la chambre vers laquelle nous devrions nous échapper.
— Euh… Je… hein ?
Sa main chaude remonta le long de ma cuisse jusqu’à mes fesses comme s’il explorait le prix qu’il avait gagné à la foire. Cela me donna le courage de placer mes propres paumes de manière possessive sous la queue de son veston et de sentir ses fesses fermes sous la laine lisse de son costume. Au moment où je m’y accrochai, elles se contractèrent.
— Doux Jésus, gémissais-je. C’est… c’est un bel ensemble de… muscles.
Son léger rire me donna envie de voir son visage, alors je fus soulagé lorsqu’il nous fit entrer dans une chambre et me déposa sur le sol devant lui. Les yeux d’Arthur étaient intenses et rivés dans les miens.
— Bonjour, dit-il doucement. Je m’appelle Arthur Biancheri.
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine.
— Max Wilde.
— Accepterais-tu de te glisser dans un lit avec moi, Max Wilde ?
— Avec plaisir, répondis-je dans un croassement rauque alors je me raclai la gorge pour me reprendre. J’en meurs d’envie.
Les mains d’Arthur glissèrent dans mes cheveux de chaque côté de ma tête, mes yeux se fermèrent et un soupir s’échappa de mes lèvres. Je m’attendais à ce que sa bouche trouve la mienne, notre premier baiser, mais ce n’est pas ce qui se passa.
Ses mains se déplacèrent vers mon col et commencèrent à ouvrir ma chemise tandis que ses lèvres effleuraient ma joue pour atteindre mon oreille, son souffle chaud le long de ma peau.
— Je te veux, murmura-t-il à mon oreille.
Je te veux.
— Oh Dieu, soufflai-je.
— T’embrasser…
T’embrasser.
Ses lèvres glissèrent le long de mon cou, la pointe de sa langue sortant pour goûter ma clavicule, puis remontant jusqu’à mon autre oreille.
— Te toucher, murmura-t-il.
Te toucher.
— Arthur, gémissais-je. S’il te plaît.
— Que veux-tu, ma crevette ?
— Des baisers.
Les lèvres d’Arthur caressèrent ma mâchoire avant de taquiner ma bouche. Lorsqu’il insista enfin pour un baiser appuyé, je goûtai des traces de vin blanc et d’homme séduisant. Quelle combinaison enivrante.
Je m’affaissai contre lui tandis que sa bouche prenait le contrôle de mon être, exploratrice et taquine, tandis que ses mains se déplaçaient pour saisir mon dos et ma nuque afin de me tenir près de lui. Je me sentais comme une flaque de désir et de besoin. Mon sexe pulsait contre le devant de son pantalon de costume, mais chaque fois que j’essayais de presser mes hanches contre lui, il se déplaçait.
Je voulais accélérer les choses, le déshabiller le plus vite possible. Après avoir poussé son veston, je défis sa cravate et commençai à m’acharner désespérément sur ses boutons.
— Trop putain de petits. De l’aide, implorai-je. Je ne peux pas… mes doigts ne répondent pas.
Le sourire d’Arthur était indulgent.
— Laisse-moi faire. Termine de te déshabiller et allonge-toi sur le lit, beau gosse.
Je me dépêtrai de mes vêtements comme s’ils étaient en feu et me jetai sur le lit d’hôtel immaculé. Étoile de mer nue prête et disposée. Tout ce dont j’avais besoin, c’était d’un valet distingué pour me grimper dessus et me pilonner dans le matelas.
Après avoir envoyé une prière particulièrement polie mais pressée aux dieux du lubrifiant et des préservatifs, je jetai un œil à Arthur pour voir ce qui le retenait.
— Hngh, bafouillai-je dès que je le vis debout dans toute sa splendeur nue. L’homme était en forme et monté comme une putain de star du porno. Si les stars du porno avaient de très jolies grosses bites non circoncises. Et c’était souvent le cas. Nnnngh.
— Acceptable ? me taquina-t-il. Tu ne vas pas me mettre à la porte ?
— Gnfh, répliquai-je, lui adressant le signal international à deux mains pour signifier : Donne-moi cette bite.
Il grimpa sur le lit et déposa des baisers à bouche ouverte de ma cheville jusqu’à l’aine, faisant courir ses mains chaudes sur mes mollets, mes cuisses et mes hanches avant de saisir mon sexe tendu.
— Es-tu ivre en ce moment, Max ? demanda-t-il, croisant mon regard.
Je savais ce qu’il demandait et je voulais qu’il n’y ait aucune erreur sur mon consentement.
— Je l’étais, mais ce n’est plus le cas maintenant. Ok, peut-être encore un peu éméché, mais je sais exactement ce que je fais, Arthur. Je te veux. Je te le promets.
Il acquiesça et sourit, ce qui ne fit qu’approfondir les rides de rire autour de ses yeux et accroître mon désir. Cet homme était sexy comme l’enfer.
Après avoir taquiné la base de mon sexe avec ses lèvres, il le prit enfin en bouche.
— Oh oui, criai-je alors que ce que je voulais vraiment, c’était chanter : Suce, suce, pour l’amour de Dieu, suce-le.
Je passai mes doigts dans ses cheveux épais, me réjouissant des quelques ondulations qui avaient échappé à l’emprise de ses produits coiffants. Je voulais décoiffer ce valet impeccable et le voir rougi et débauché de m’avoir baisé sans retenue.
Alors qu’il se penchait sur mon sexe, faisant danser sur le gland sa langue talentueuse, je rejetai la tête en arrière de plaisir.
Et faillis m’assommer contre la tête de lit.
❖
Arthur
Le bruit sourd monta à mes oreilles et me fit lever les yeux. Des larmes remplirent soudainement les yeux de Max et coulèrent sur ses joues rougies. Je réalisai qu’il s’était fait mal en se cognant contre la tête de lit.
— Mince, dis-je en rampant sur son corps pour examiner sa tête. Bébé, qu’est-ce qui s’est passé ?
Ses beaux yeux sombres rencontrèrent les miens. Ses cils étaient d’un noir profond avec des gouttelettes de larmes scintillantes accrochées à eux.
— Je me suis cogné la tête comme un idiot.
— Oh, mon chéri, murmurai-je en me déplaçant pour regarder l’arrière de sa tête. Je suis tellement désolé.
— Je suis si stupide, dit-il en reniflant.
Je déplaçai sa main et palpai doucement son cuir chevelu pour y chercher une bosse. Bien sûr, il commençait à s’en former une. Je descendis du lit et commençai à enfiler des vêtements. Il me regarda avec ses yeux mouillés.
— Où vas-tu ?
— Chercher de la glace. Je serai rapide. Mets-toi sous les couvertures et reste au chaud, d’accord ?
— Je suis désolé, dit-il encore. J’ai tout gâché.
Je lui souris, m’approchant pour l’embrasser sur le front avant de lui tenir le visage et de le forcer à me regarder.
— Tu n’as rien gâché. J’aime prendre soin des gens. Laisse-moi faire.
Il hocha la tête à contrecœur, alors je pris la carte-clé et le seau à glace avant de sortir de la chambre à la recherche d’une machine à glaçons. Une fois trouvée, je revins préparer une compresse de glace avec une serviette. Quand je m’assis à côté de lui sur le lit, il se pencha automatiquement contre moi. Nous nous installâmes jusqu’à ce qu’il soit allongé de côté sur mes genoux et que je puisse tenir la glace sur sa tête.
— Comment es-tu devenu valet ? demanda Max. Tu as dit que tu aimais prendre soin des gens. Est-ce que c’est comme ça que tu… ?
— C’est en fait une sorte de position héritée, expliquai-je. Mon père et mon grand-père étaient aussi au service de la monarchie. Donc, c’était naturel pour moi de poursuivre dans cette voie.
— Est-ce que tu as fait un stage ou quelque chose comme ça ?
— En quelque sorte. J’ai été envoyé dans des internats et à l’université pour recevoir la même éducation que Lior. C’est très différent d’un domestique de maison ou quelque chose comme ça. Bien que beaucoup de mes tâches soient domestiques, j’aide aussi à gérer la vie de manières inattendues. C’est pourquoi j’ai besoin d’un haut niveau d’éducation. Parce qu’un valet est souvent une personne avec qui un membre de la royauté passe énormément de temps, nous avons une grande influence sur eux. C’est pour ça qu’il y a des normes très élevées d’éducation et d’intégrité. Du moins, c’est comme ça que ça se passe dans notre pays.
— Wow. Je n’en avais aucune idée. C’est vraiment intéressant. Est-ce que ça te plaît ?
Je ne pouvais pas m’empêcher de passer mes mains dans ses cheveux bouclés et sombres.
— Oui, ça me plaît. Surtout parce que j’aime Lior comme un frère et lui faciliter la vie me rend heureux.
Max se tourna pour me faire face. Il était tellement mignon et sexy que mon cœur battait plus vite quand il me regardait.
— C’est vraiment gentil, dit-il. Je ressens la même chose pour ma famille aussi.
Je repoussai les boucles de son front, mais elles retombèrent dès que ma main s’éloigna.
— Que fais-tu dans la vie ?
— Je suis nounou.
Ses joues rosirent et il baissa les yeux comme s’il y avait quelque chose dont il avait honte.
Je lui relevai le menton d’un doigt.
— C’est incroyable. Les enfants doivent t’adorer.
Son sourire était autodérisoire.
— Ils m’adorent parce qu’ils m’ont dans la poche. Malgré tous mes cours sur la petite enfance à l’université, je suis totalement mielleux quand l’un d’eux tremble du menton devant moi.
— Tu veux des enfants à toi un jour ?
Max haussa les épaules.
— Je ne sais pas. Probablement pas. J’aime pouvoir m’éloigner à la fin de la journée. Peut-être que ça semble terrible à dire, mais j’ai des rêves qui n’incluent pas vraiment des enfants.
— Comme quoi ?
Je me retournai pour que nous soyons allongés côte à côte, face à face. Après avoir pris sa main, je la tins dans la mienne, jouant avec ses doigts.
— Je veux voyager. J’adore l’histoire et l’art. Felix m’a tellement parlé du château de Gadleigh, et je veux vraiment voir des endroits comme ça, tu vois ?
J’hochai la tête en souriant.
— C’est incroyable. J’adorerais te le montrer. Je suis sûr que Felix aussi. Pourquoi tu n’y es jamais allé avant ?
Il rougit et baissa les yeux, ce qui, honnêtement, fit durcir mon sexe de manière inappropriée. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Il était tellement doux et charmant.
— Je veux quelqu’un avec qui partager ça. Et je… fit-il, en haussant les épaules. Je ne sors pas vraiment. J’ai eu de mauvaises expériences, alors… reprit-il, haussant de nouveau les épaules. De toute façon, je le verrai un jour.
Mon cœur se serra dans ma poitrine. Je me penchai pour l’embrasser doucement, lui faisant comprendre sans mots qu’il méritait qu’on s’occupe de lui.
Après avoir perdu mon souffle en l’embrassant, je me reculai.
— Est-ce que tu resteras avec moi ce soir, ma crevette ?
— Ça ne veut pas dire cravate ? demanda-t-il.
Ses yeux étaient embrumés par les baisers et ses lèvres gonflées.
— Cravate, c’est necktie. Crevette, c’est… expliquai-je, en le regardant et me demandant s’il le prendrait mal. Shrimp.
Max sourit et se pencha pour m’embrasser à nouveau, marmonnant quelque chose sur la façon dont les hommes sexy peuvent rendre n’importe quel mot sexy. Je n’y prêtais que peu attention parce que j’étais trop occupé à remarquer que la douleur d’avant n’était plus dans ses yeux. Pendant que nous nous embrassions, j’enroulai mes bras autour de lui et le tirai vers moi, me tournant sur le dos et enroulant mes jambes autour de ses hanches.
Il était dur, et le bout de son sexe laissait des traces collantes sur mon ventre alors qu’il se pressait contre moi. Mes mains agrippèrent ses fesses magnifiques, et je réalisai à quel point j’étais un salaud égoïste. Comment pouvais-je vouloir le baiser après qu’il se soit cogné la tête il y a quelques instants seulement ?
— Je vais bien, murmura-t-il, contre ma bouche.
Le petit diable pouvait lire dans mes pensées.
— S’il te plaît. Je te veux, Arthur.
Je passai mes mains partout sur lui, remontant le long de son dos mince et sur ses épaules arrondies. Quand ma prise vint retrouver ses fesses, je le tirai fermement contre moi.
— Puis-je s’il te plaît…
Il me coupa.
— Oui ! Oh que oui. Quoi que tu demandes, la réponse est oui.
Je souris, baissant la tête pour sucer son cou avant de le retourner sur le dos et de redescendre vers son sexe pour reprendre le plaisir oral que je lui procurais avant qu’il ne se cogne la tête. Une fois qu’il commença à haleter et à supplier, je ne pouvais plus me retenir.
J’avais besoin d’être en lui.
❖
Max
Je vais être honnête. Je suis un peu dévergondé de base. Mais être avec Arthur me rendait absolument idiot et fou de désir. Je le suppliais de me baiser, gémissant comme un fou affamé de sexe.
Il avalait mon sexe comme un pro, mais ce n’était pas ce que je voulais de lui. Je voulais son sexe dans mon cul. Je voulais qu’il me remplisse, sentir que nous étions unis, pouvoir le regarder dans les yeux pendant qu’il me pénétrait.
— S’il te plaît, demandai-je encore. Arthur.
— Tu es tellement beau en ce moment, mon cœur. Rougi et les yeux sauvages. Regarde-toi, murmura Arthur en déposant un chemin de baisers remontant jusqu’à mon cou.
Cet homme savait exactement comment embrasser les bons endroits pour m’étourdir.
— Baise-moi, dis-je, haletant comme un chiot surexcité. J’ai besoin de toi en moi. Besoin de toi, besoin de toi.
— Chut. Tu es à moi, ma crevette. Tu es à moi.
Tu es à moi.
Je gémis encore, fermant les yeux en signe de reddition. Patience. Je pouvais le faire.
Pendant que je me concentrais sur la sensation de ses lèvres douces et le léger frottement de sa barbe du soir, il avait dû invoquer magiquement du lubrifiant, car ses doigts étaient subitement à l’entrée de mon anus, glissants et exigeants.
J’essayai de dire quelque chose, comme un ‘oh oui, s’il te plaît’, mais seul un gargouillis étranglé s’échappa. Le rire sexy et grave d’Arthur réchauffa tout mon être.
Ses doigts tournaient et taquinaient le contour de mon anus jusqu’à finalement s’y enfoncer, poussant mon corps à s’adapter à l’intrusion. Je me tordais sous lui, savourant chaque seconde.
Quand Arthur commença enfin à enfoncer son gros sexe en moi, je haletai. Mes genoux étaient repliés près de mon visage et mes mains exploraient chaque centimètre de son torse légèrement poilu.
— Continue. C’est tellement bon, lui dis-je, parvenant enfin à croiser son regard. C’est incroyable de te sentir, Arthur.
Son visage s’adoucit avec une sorte de tendresse. Je me sentais comme son trésor bien-aimé quand il me regardait ainsi. Je ne pouvais pas imaginer ce que ce serait d’être son partenaire, l’homme qu’il aime. Parce que le simple fait d’être au lit avec lui pour la nuit était incroyable et me faisait me sentir aimé, invincible.
Je fermai les yeux une fraction de seconde quand l’étirement devint inconfortable. Il s’arrêta immédiatement.
— Respire, mon cœur.
Je levai une main pour lui caresser le visage. Il était tellement doux, tellement gentil.
— Ça va. Continue.
J’enroulai mes jambes autour de lui pour l’attirer en moi.
Quand il recommença à bouger, il se pencha pour m’embrasser. Sa langue pénétra dans ma bouche au moment où son sexe se pressa contre ma prostate, envoyant un feu d’artifice dans tout mon corps.
— Bon sang, recommence, suppliai-je. Oh mon dieu. Arthur, putain.
Il me pénétrait de plus en plus vite alors que je criais et m’agrippais à lui.
— Tu es mon fantasme devenu réalité.
Sa voix à peine audible parvint à mes oreilles, j’y entendis un ton affectueux qui trahissait toute l’étendue de son cœur. Je me sentais à la fois possédé et chéri.
— Arthur, criai-je alors qu’il touchait de nouveau ma prostate.
Mon sexe était dur comme la pierre et coulait sur mon ventre. Dès que je criai son nom, il tendit la main vers moi et commença à me masturber en rythme avec ses coups de reins. C’était tellement bon.
— Ah putain. Putain.
J’étais haletant, en train de jouir en plusieurs éjaculations chaudes sur sa main et mon propre ventre. Les vagues de plaisir qui circulaient dans tout mon corps me coupèrent le souffle, et quand je pus enfin inspirer, j’entendis Arthur grogner avant de crier mon nom.
Après son orgasme, Arthur plongea ses yeux dans les miens, me clouant par l’intensité de son regard. Nous étions tous deux encore à bout de souffle, mais quelque chose semblait avoir changé entre nous. Ça n’avait rien d’un rapport rapide et anonyme.
J’étais venu en espérant juste coucher. Mais maintenant… maintenant je voulais passer la nuit avec lui, me blottir contre son corps sexy et fort, dormir dans la protection de ses bras.
Je passai un doigt le long de sa mâchoire.
— Toi… ça… je ne sais pas quoi dire.
S’il te plaît, ne me fais pas partir.
Arthur continua de m’étudier un instant avant de parler.
— Je n’ai pas encore eu assez de toi, ma crevette. Tu devras rester avec moi jusqu’à ce que je sois rassasié.
Mais il n’en avait jamais assez.
Alors quand Felix et Lio annoncèrent le lendemain matin qu’ils voulaient avoir des enfants plus tôt que prévu et qu’ils blaguèrent sur le fait de m’embaucher comme nounou, ça ne ressemblait pas à une blague pour moi. Ça ressemblait au destin.
Et c’est ainsi que je finis par rester avec Arthur pour toujours.